Le fructose en récupération ?

Pour les amateurs de shōnen manga, Baki Hanma est un nom connu. C’est un jeune combattant qui affronte des adversaires divers et variés venant de tous les horizons. Lors d’un de ces combats il se retrouve très diminué (pour ne pas spoiler) et doit récupérer sa forme physique.

C’est là que le fructose apparait !

Un de ses amis, lui aussi maître d’arts martiaux, utilise du fructose en poudre qu’il dilue dans de l’eau et présente cette mixture comme une boisson miracle pour la récupération…

Effectivement le carburant du muscle est le glycogène (un glucide de réserve, polymère de glucose, présent chez les animaux et qui ressemble à de l’amidon).

Effectivement nous fabriquons le glycogène à partir des glucides que nous ingérons et le fructose en fait partie.

Effectivement, les boissons de récupération des sportifs contiennent généralement du fructose dans une certaine proportion (en plus du glucose, mais aussi des sucres complexes partiellement hydrolysés).

MAIS, l’absorption des glucides se fait grâce à des transporteurs membranaires. Nommés GLUT et accompagnés d’un numéro pour identifier la famille d’appartenance, ils ne sont ni génériques (il existe des transporteurs pour le glucose et d’autres pour le fructose), ni infini (ont peut les saturer avec des apports trop importants).

C’est pourquoi une absorption de fortes quantité de fructose ne sert à rien… ce à quoi il faut ajouter les effets néfastes potentiels :

Le fructose n’est pas régulé par l’insuline et un apport trop important a tendance à se traduire par stockage sous forme d’adipocytes (communément appelé « faire du gras »).

Un apport trop important de fructose dans la lumière intestinale risque d’entrainer une diarrhée osmotique (l’eau du corps est utilisée pour équilibrer les concentration entre le fructose dans le colon et dans la cellule).

Cette recette est encore loin des Senzus de Son Gokû en termes de récupération.

Et surtout, faites attention aux conseils donnés dans les vestiaires (la fameuse Bro-ledge) et qui ne reposent souvent que sur des croyances. Les problématiques nécessitent d’être abordées dans leur globalité et pas uniquement sur un point technique qui semble prometteur.

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