Publié chez Casterman, cette série de Manga vous propose les aventures d’un groupe de héros qui explore des souterrains truffés de monstres. Un affrontement inattendu avec un dragon flamboyant vire à la catastrophe et l’un des membres est avalé par la créature.
Bien mal en point, les aventuriers doivent arriver à tuer la créature avant que leur camarade, soigneuse et sœur du leader ne soit digérée. Problème : ils n’ont plus de vivres et n’ont pas le temps, ni l’argent, de remonter à la surface pour se soigner, s’équiper et engager des renforts avant qu’elle ne soit dissoute dans l’estomac du saurien, l’empêchant d’être ressuscitée.
La rencontre avec un habitant du sous-sol, Senshi, un nain cuisinier, leur permet de reprendre leur traque du dragon. Mais la question de la nourriture devient prépondérante lorsqu’ils sont obligés… de manger les différents monstres qu’ils affrontent.
Si le chevalier qui mène le groupe est un admirateur des monstres et assez curieux pour déguster les recettes improvisées et même assez recherchées concoctées par leur camarade de petite taille, ce n’est pas le cas de ses deux associés (une magicienne elfe et un roublard « halfeling »), dégoûtés par l’origine des aliments.
Les craintes de Marcyl et de Tylchak relèvent de la « néophobie » . C’est un mécanisme atavique, probablement du à l’évolution, qui a protégé l’espèce. En gros : quand tu ne connais pas, tu ne manges pas ; cela évite de s’intoxiquer avec le premier champignon vénéneux venu.
Donc à moins de cultiver une certaine curiosité pour les aliments nouveaux et les plats exotiques, le premier réflexe de l’humain et de dire « c’est pas bon » ou « je n’aime pas » et de refuser de manger. Il n’y a qu’à voir les bébés lorsqu’ils commencent à ingérer de la nourriture solide, particulièrement les légumes.
Si le phénomène de la néophobie est bien compris, il est possible de désamorcer le mécanisme sans braquer la personne qui refuse de manger. L’argument « tu n’as pas goûté, tu ne sais pas si c’est bon » repose sur la logique là où la peur est du registre de l’émotion. Deux langages incompatibles de prime abord et autant le dire tout de suite : forcer quelqu’un à manger quelque chose risque surtout de produire l’effet inverse et de le dégoûter à l’avenir. Quand on voit le nombre d’adultes qui refusent de manger des légumes, nous sommes en droit de nos interroger sur la manière dont ces aliments leurs ont été proposés.
Plusieurs méthodes pour résoudre ce problème sont possibles, mais en voici déjà deux qui sont simples à mettre en place :
- s’habituer à l’aliment. Voir que ses amis ou parents le mangent et l’apprécient, le resservir régulièrement même si c’est pour le laisser dans l’assiette ;
- s’approprier l’aliment. En participant à la préparation du plat, en l’associant à d’autres aliments que l’on aime, en le cuisinant sous différentes formes et textures.
Pour l’introduction des aliments durant les premiers âges de la vie, il existe une méthode dite de « Diversification Menée par l’Enfant » plus exigeante pour les parents mais respectueuse du développement individuel en laissant l’enfant se saisir lui-même des morceaux de nourriture et faire ses expérience.
Et pour tous les adultes qui n’aiment pas grand chose, dites-vous que même si la cantine vous a dégoûté de certains plats comme ça a pu être le cas pour moi, il n’est jamais trop tard pour découvrir ou redécouvrir de nouvelles saveurs !
[…] dans le manga Gloutons et Dragons dont j’ai parlé dans un précédent article, Cécilia D’Anastasio publiait en décembre 2017 des règles pour Donjon et Dragon pour que […]
[…] Les recettes sont appétissantes à plus d’un point de vue (et réalisables avec quelques compétences culinaires). Le photographe les mets en valeur bien évidemment mais c’est aussi un régal sur le plan cérébral. C’est une véritable madeleine de Proust pour tous les lecteurs de Conan Doyle. Quel plaisir que de s’imaginer manger de la brioche de Mrs Hudson avec le célèbre détective ou se retrouver à une table proche, dans le même grand restaurant alors que Sherlock Holmes cogite en savourant ses filets de canard Bagatelle (p120 pour les curieux). C’est aussi une bonne manière de tester d’autres plats ou de nouvelles saveurs dans un contexte agréable, de développer sa curiosité et pourquoi pas de réduire sa néophobie (que j’ai abordé dans un précédent article). […]
[…] un frisson de dégoût. Il s’agit d’un mécanisme que nous avons abordé dans un précédent article : la […]