Qui ne connait pas le célèbre détective né de l’imagination de Sir Arthur Conan Doyle ? Et comme il est mort il y a presque 90 ans, on peut dire que son univers a eu le temps d’être décliné sous une pléthore de supports ou donné lieu à des suites (cinéma, séries, animés, mangas, jeux de société, jeux de cartes, escape game, etc.), son passage dans le domaine public tout autant que la fascination que Sherlock Holmes exerce ont probablement bien aidé.
Pour faire un parallèle avec la Force de Star Wars (c’est de saison), il est tentant de dire que « Le domaine public est puissant en lui ».
Je vais donc vous parler d’un de ces avatars dérivés : un livre de cuisine intitulé « Alimentaire mon cher Watson ! » . Mais d’abords, petite précision importante (de geek psychorigide) : Sherlock Holmes ne prononce pas cette célèbre réplique lors de ses aventures sous la plume de Conan Doyle, mais dans ses adaptations…
L’ouvrage est le fruit du travail d’Anne Martinetti et du photographe Philippe Asset (avec l’aimable collaboration de la Société Sherlock Holmes de France) et propose une centaine de recettes classées en quatre chapitres émaillés de citations issues des œuvres de Conan Doyles et illustrées par des éléments graphiques immersifs. Les familiers du musées Sherlock Holmes de Baker Street repéreront quelques clins d’œil ^^
Le premier, intitulé « L’affaire des recettes du 221bBaker Street », aborde les recettes proposés à son domicile par la diligente Mrs Hudson. Le deuxième « L’affaire des gourmets de Londres présente à son tour des plats plus travaillés et (possiblement) mis à la carte des restaurants de luxueux hôtels. Suit « L’Affaire des voyages de Sherlock Holmes et du docteur Waston », troisième chapitre qui traitera de spécialités régionales pour finir par les « L’affaire des pêchers mignons de Sir Arthur Conan Doyle », qui s’ouvrira à l’internationale avec des recettes écossaises ou nord américaines.
Les recettes sont appétissantes à plus d’un point de vue (et réalisables avec quelques compétences culinaires). Le photographe les mets en valeur bien évidemment mais c’est aussi un régal sur le plan cérébral. C’est une véritable madeleine de Proust pour tous les lecteurs de Conan Doyle. Quel plaisir que de s’imaginer manger de la brioche de Mrs Hudson avec le célèbre détective ou se retrouver à une table proche, dans le même grand restaurant alors que Sherlock Holmes cogite en savourant ses filets de canard Bagatelle (p120 pour les curieux). C’est aussi une bonne manière de tester d’autres plats ou de nouvelles saveurs dans un contexte agréable, de développer sa curiosité et pourquoi pas de réduire sa néophobie (que j’ai abordé dans un précédent article).
Et surtout, qui n’aurait pas envie, le temps d’une soirée en huis clos ou d’un grandeur nature, d’enquêter dans l’ambiance victorienne en tant que franc-tireur de Baker Street en attendant la série Netflix ?